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David Foster Wallace et les pouvoirs de la littérature

Simon Brousseau

couverture de l'ouvrage David Foster Wallace et les pouvoirs de la littérature

Référence complète :

Simon Brousseau, David Foster Wallace et les pouvoirs de la littérature, Montréal, Éditions Nota bene (« Contemporanéités »), 2020, https://doi.org/10.34847/nkl.fc0070fz

ISBN : 978-2-89518-707-3

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David Foster Wallace et les pouvoirs de la littérature


Simon Brousseau

Cet essai porte sur l’œuvre de David Foster Wallace et s’intéresse au choc que les livres peuvent provoquer en nous. Il a pour point de départ la notion d’influence : celle des œuvres du passé sur le travail d’écriture, celle du texte sur ses lecteurs, mais aussi celle de l’auteur sur les critiques qui se penchent sur son œuvre. Dans tous les cas, il s’agit de mesurer la force de frappe du texte, sa capacité à imprimer sa marque sur l’histoire des idées, mais aussi de manière plus intime sur les lectrices et les lecteurs.

Héritier ambivalent du postmodernisme, Wallace cherche à donner une portée existentielle aux expérimentations formelles de ses prédécesseurs en faisant de la tristesse et de l’isolement ses sujets de prédilection. Dès son premier roman, The Broom of the System (1987), il pose une question qui l’occupera jusqu’à la fin : que peut la littérature contre la solitude ? Peut-elle nous rapprocher d’autrui et nous faire oublier, momentanément, l’étanchéité de notre boîte crânienne ?

Il s’agit ici de retracer l’évolution d’une tension qui anime l’ensemble de l’œuvre de Wallace. D’un côté, l’écrivain demande à la littérature de mettre fin au solipsisme des êtres prisonniers de leurs pensées. De l’autre, il remet en question l’efficacité de l’expérience empathique que permettrait la littérature. Cette façon de faire avancer ensemble le doute et l’espoir, la négativité et l’envie d’échapper à ses griffes, est peut-être la leçon la plus précieuse qu’il nous laisse. Elle montre que le doute, pris seul, est insuffisant : il faut lui opposer un acte de foi, car c’est en exigeant l’impossible qu’on défend le mieux la littérature. Pourquoi lire et écrire, en effet, si ce n’est dans l’espoir que cela peut nous aider à mieux vivre ?

Table des matières

  • Avant-propos, p. 7
  • Chapitre I. Persistance du postmodernisme dans l’œuvre de David Foster Wallace, p. 17
    • Se faire écrivain, c’est prendre position, p. 21
    • L’influence de Thomas Pynchon et la question de la forme romanesque, p. 29
    • L’influence de Don DeLillo : écrire à l’ère des médias visuels, p. 40
    • Un héritage problématique, p. 47
  • Chapitre II. Critique et mise en perspective de l’ironie postmoderne, p. 51
    • L’ironie dans The Broom of the System, p. 62
    • Girl with Curious Hair : mettre l’ironie à distance, p. 70
    • Infinite Jest : les masques de l’ironie, p. 82
    • La solitude de l’ironiste, p. 102
  • Chapitre III. Critique du textualisme : penser les pouvoirs de la littérature, p. 105
    • Le contexte textualiste, p. 105
    • La métafiction à l’épreuve de l’éthique, p. 110
    • Le souci d’autrui : pour une éthique littéraire non normative, p. 115
    • La mort de l’auteur vue de l’intérieur, p. 119
    • Robert Coover et la métafiction existentielle, p. 124
    • La problématisation de la métafiction postmoderne de Infinite Jest à The Pale King, p. 130
      • Infinite Jest : autoréflexivité et pouvoirs de la littérature, p. 130
      • De l’autoréflexivité textuelle à la self-consciousness, p. 137
      • Situer le sujet self-consciousness dans le social, p. 143
      • Une réflexivité généralisée, p. 147
    • Brief Interviews with Hideous Men : l’être comme performance langagière, p. 149
    • Oblivion : le cauchemar du solipsisme, p. 180
    • Une pragmatique de l’attention, p. 200
  • Chapitre IV. Postérité de David Foster Wallace, p. 211
    • Penser l’influence en amont et en aval, p. 221
    • L’ombre de David Foster Wallace sur la littérature de son époque, p. 220
    • Nicoline Timmer et le post-postmodernisme, p. 224
    • Quand l’auteur soulève les débats : James Wood et le réalisme hystérique, p. 229
    • Freedom (2010) : l’intertextualité et les visions du monde, p. 237
    • La théorie dans le rétroviseur : The Marriage Plot (2011), p. 245
    • A Visit from the Goon Squad (2011) : la parodie, ou l’hommage en demi-teinte, p. 251
    • L’ascendant de l’auteur sur sa communauté interprétative, p. 258
  • Conclusion, p. 261
  • Bibliographie, p. 267
  • Remerciements, p. 283